Adulte :
- Taille entre 25 et 60 cm (maximum 80 cm) et un poids entre 0,5 et 3 kg
- Corps gris argenté à cuivré, plutôt brunâtre chez les plus jeunes sujets, traversé par sept à huit fines bandes verticales et pâles
- Nageoires de couleur jaune vif
Juvénile :
- Sept à huit bandes fines verticales claires
- Ligne sombre épaisse de la pointe du museau en passant par l’œil jusqu'au-dessus de la zone operculaire
- Ligne bleue continue ou en pointillé sous l'œil
Sarde jaune (Martinique), pagre jaune (Guadeloupe)
Yellow snapper, schoolmaster snapper (GB), Pargo amarillo, caji, pargo mulato (E), Schulmeister-Schnapper (D), Dentão, pargo-mulato, mulata (P), Baarsje, berslag (NL)
Perca apoda Walbaum, 1792
Neomaneis apodus (Walbaum, 1792)
Sparus caxis Bloch & Schneider, 1801
Bodianus striatus Bloch & Schneider, 1801
Bodianus fasciatus Bloch & Schneider, 1801
Bodianus albostriatus Bloch & Schneider, 1801
Mesoprion caxis (Bloch & Schneider, 1801)
Lutjanus caxi (Bloch & Schneider, 1801)
Lutjanus acutirostris Desmarest, 1823
Mesoprion cynodon Cuvier, 1828
Mesoprion linea Cuvier, 1828
Mesoprion flavescens Cuvier, 1828
Mesoprion canis Buettikofer, 1890
Atlantique Ouest du Massachusetts au nord du Brésil, Atlantique Est
Zones DORIS : ● CaraïbesLutjanus apodus est présent dans l’ouest de l’océan Atlantique, du Massachusetts au sud du Brésil ainsi que dans le golfe du Mexique. On le trouve également dans la partie orientale de l'Atlantique (Côte d'Ivoire, Guinée équatoriale).
En fonction de son cycle de développement, Lutjanus apodus va évoluer dans différents biotopes.
Les adultes fréquentent le plus souvent les zones côtières aux eaux claires et peu profondes (entre 3 et 25 m). Ils se regroupent en petits bancs et dérivent au-dessus des rochers et des récifs coralliens plutôt à l’abri près des coraux buissonnants (Acropora palmata par exemple), des grandes gorgones et même des éponges géantes (Xestospongia muta).
Les adultes les plus âgés préfèrent la vie solitaire. Certains individus peuvent évoluer à des profondeurs importantes (de 80 à 150 m).
Les juvéniles choisissent les fonds sableux, avec ou sans herbiers marins, et les fonds sédimentaires des lagunes ou des mangroves*. Ils supportent les eaux saumâtres.
Lutjanus apodus est un poisson assez trapu et de forme oblongue comprimé latéralement. Adulte, il atteint une taille entre 25 et 60 cm (maximum 80 cm) et un poids entre 0,5 et 3 kg.
Le corps des adultes est gris argenté à cuivré, plutôt brunâtre chez les plus jeunes sujets. Il est traversé par sept à huit fines bandes verticales et pâles qui peuvent être à peine visibles ou absentes chez les individus âgés. Ces lignes s'estompent vers le ventre. Les écailles sont grosses et rigides.
Sa tête est de forme triangulaire avec un long museau pointu. La bouche est large avec des lèvres épaisses et laisse apparaître une paire supérieure de canines même lorsqu'elle est fermée. Une ligne bleue, passant sous l'œil, peut être présente chez certains individus comme vestige de la livrée juvénile.
Toutes les nageoires sont de couleur jaune vif. La nageoire dorsale est continue. Elle est constituée d’une première moitié épineuse et d'une seconde partie molle avec une terminaison arrondie. Les nageoires pectorales sont longues jusqu'à atteindre le niveau de l'anus, Les nageoires pelviennes et anale sont arrondies. La nageoire caudale est légèrement concave.
Les juvéniles ont un corps plus clair que celui des adultes. Il est toujours traversé par sept à huit bandes fines verticales claires. Une ligne sombre épaisse va de la pointe du museau en passant par l’œil jusqu'au-dessus de la zone operculaire. Cette ligne sombre va progressivement s'effacer avec l'âge pour disparaître chez les adultes. Une seconde ligne continue ou en pointillé, plus fine et de couleur bleue, part du museau jusqu'à la pointe de l'opercule* en passant sous l'œil.
Avec la totalité de ses nageoires jaunes, il est aisé d'identifier ce poisson. Dans de mauvaises conditions de visibilité, il peut être éventuellement confondu avec d'autres espèces aux nageoires de la même couleur :
- le vivaneau gazou (Lutjanus synagris) qui a souvent les nageoires pectorales, anale et pelviennes jaunes mais pas la caudale qui est rougeâtre. Le corps de ce poisson est barré de plusieurs bandes horizontales jaunes qui ne sont pas présentes chez Lutjanus apodus.
- la gorette jaune (Haemulon flavolineatum) aux nageoires jaunes mais dont le corps est rayé de jaune, ce qui n'est pas le cas de Lutjanus apodus.
- la gorette bleue (Haemulon sciurus) aux nageoires pectorales, pelviennes et anale jaunes mais dont le corps est jaune rayé de bleu, ce qui n'est pas le cas de Lutjanus apodus.
Lutjanus apodus est un carnivore qui se nourrit de poissons (Bodianus rufus, Gymnothorax moringa, Scorpaena plumieri, ...), crustacés, vers, gastéropodes et céphalopodes.
Les juvéniles se nourrissent de proies appropriées à leur taille comme des espèces de plancton*.
Lutjanus apodus est une espèce gonochorique* (sexes séparés) ovipare*. Elle arrive à maturité sexuelle lorsque sa taille atteint environ une trentaine de centimètres.
La reproduction a lieu presque toute l'année. Il n’y a pas chez Lutjanus apodus de rassemblements reproductifs. La fécondation est externe. Les mâles et les femelles nagent en relâchant leurs gamètes* en pleine eau. Les œufs qui sont fécondés ne flottent pas comme c’est en général le cas pour les autres Lutjanidés mais se posent sur le fond et restent sans surveillance le temps d'éclore. Les larves* se déplacent ensuite vers des eaux peu profondes en bordure de côtes (zones sableuses, herbiers, lagunes, mangroves*,...) pour se développer à l'abri des prédateurs.
Lutjanus apodus est un poisson grégaire dans la mesure où il n'est pas rare de rencontrer de petits groupes d'individus.
Comme beaucoup de poissons de sa taille, il lui arrive d'être choisi comme hôte par un rémora (Echeneis naucrates) pour une relation qualifiée de mutualisme* mais néanmoins imposée.
Il est la proie des requins et des gros poissons, y compris d’autres lutjans.
Lutjanus apodus est le lutjan le plus fréquemment rencontré dans les Antilles françaises. Il est peu méfiant et se laisse approcher tout en restant en mouvement.
Le surnom anglais de "snappers" qui signifie 'happeurs" donné aux lutjans vient du fait que ceux-ci ont l'habitude de claquer des mâchoires lorsqu'ils sont capturés.
Dans certaines régions, la consommation de la chair de ce poisson est susceptible de provoquer une intoxication alimentaire appelée la ciguatera*, notamment lorsqu'il s'agit d'individus âgés. On pense que, comme d’autres poissons prédateurs, il accumule la toxine responsable (ciguatoxine) en se nourrissant de poissons herbivores qui mangent des algues microscopiques de la famille des Dinoflagellées proliférant sur les coraux morts ou malades.
Le statut de Lutjanus apodus pour l'UICN* est LC (Least Concerned, traduit par « Préoccupation mineure »), ce qui signifie que les informations recueillies sur l’espèce ne permettent pas de la classer dans les autres catégories, notamment dans les trois qui alertent sur une menace (CR : en danger critique d’extinction, EN : en danger, VU : vulnérable). En fonction de quoi elle n’est pas actuellement concernée par des mesures de protection.
Vivaneau : dénomination générique utilisée pour désigner un ensemble d'espèces appartenant à la famille des Lutjanidés. Elle vient du nom de l'espèce Lutjanus vivanus et signifie "vivant, vivace", probablement en rapport avec son activité débordante dans le récif ;
dents de chien : en raison des deux grandes dents en forme de croc sur le devant de la mâchoire supérieure.
Lutjanus : du malais [ikan lutjang] : nom d'un poisson, latinisé par Bloch (ichtyologue du 18e siècle) pour la première espèce de ce genre ;
apodus : du grec [a-] privatif et [podos], pied. Soit, "qui n'a pas de pied". Ce qui est assez courant chez les poissons.
Plus sérieusement, des premiers noms connus donnés à ce poisson on peut retenir "Perca apodal (Forster, 1771)" et "Apodal perch (Pennant, 1787)", noms composés de l'adjectif apodal qui signifie sans pied mais aussi sans nageoires pelviennes* dans le cas des poissons. Ces nageoires ont peut-être paru petites ou peu visibles aux premiers ichtyologues qui se sont intéressés à ce poisson quand il a fallu lui trouver un nom. En 1792, le naturaliste et taxonomiste allemand Johann Julius Walbaum a ensuite conservé ce nom en lui donnant une consonance plus scientifique.
On raconte aussi que n'ayant pas de spécimen à sa disposition, ce dernier a élaboré sa description à partir d'un dessin sur lequel les nageoires ne figuraient pas, nageoires sensées assurer la locomotion du poisson comme le font les pieds chez les humains. D'où ce nom.
Numéro d'entrée WoRMS : 159793
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Sous-ordre | Percoidei | Percoïdes | Une ou deux nageoires dorsales dont les éléments antérieurs sont des épines aiguës. Nageoires pelviennes avec une épine, rayons mous. |
Famille | Lutjanidae | Lutjanidés | |
Genre | Lutjanus | ||
Espèce | apodus |
Spécimen représentatif
Toutes les nageoires sont jaunes. Alors il s'agit bien d'un sarde jaune comme on l'appelle en Martinique.
Îles Exumas (Bahamas), 20 m
26/01/2014
Livrée avec rayures
Parfois, des bandes verticales claires, toujours présentes chez les juvéniles, sont aussi visibles chez les adultes.
Réserve Cousteau, Guadeloupe (971), 20 m
21/04/2024
Ligne bleue
Ce jeune adulte a toujours la ligne bleue qui traverse sa tête sous l'œil. Il vit encore entre les racines des palétuviers d'une zone de mangrove.
Baie du trésor, Martinique (972), 1 m
25/03/2007
Tête
La tête est de forme triangulaire avec un long museau pointu. La bouche est large avec des lèvres épaisses. Alors que la tête en est dépourvue, le corps est lui couvert de grosses écailles rigides.
Bonaire, Antilles néerlandaises, 15 m
31/08/2017
Canines bien visibles
La paire de canines bien visibles même lorsque la bouche est fermée ont donné à ce poisson le nom vernaculaire de vivaneau dents de chien.
Bonaire, Antilles néerlandaises, 15 m
25/08/2019
Juvénile
Ce juvénile arbore une livrée classique : huit bandes claires distribuées sur tout le corps, une ligne sombre en oblique traversant l'œil et une ligne bleue passant en dessous de l'œil. Il a élu domicile à proximité d'une mangrove.
Baie du Galion, Martinique (972), 1 m
25/03/2007
Avec une gorette bleue
Même si la gorette bleue (Haemulon sciurus) présente quelques similitudes avec le vivaneau dents de chien, comme quelques nageoires jaunes, difficile de confondre ces deux espèces dans de bonnes conditions de visibilité.
Bonaire, Antilles néerlandaises, 10 m
12/08/2020
Avec un rémora
Cet individu de bonne taille transporte un rémora sur le flanc gauche . Bien accroché, ce dernier qui est un piètre nageur, profite ainsi de la vélocité de son hôte sans dépenser sa propre énergie.
Malendure, Guadeloupe (971), 12 m
05/03/2020
Amateur d'eau claire
Ce poisson apprécie les eaux claires comme celles des Bahamas. Beaucoup de plongeurs aussi !
Bahamas, 13 m
16/02/2023
A la Martinique
Lutjanus apodus est très présent dans les eaux des Antilles françaises. Il est appelé sarde jaune à la Martinique.
Tombant des 3 Vallées, Sainte Anne, Martinique (972), 20 m
16/03/2010
A Cuba
A Cuba, ce poisson est nommé pargo amarillo, ce qui signifie pagre jaune. On s'en doutait.
Cuba
28/07/2012
A Saba
Aux Antilles néerlandaises, ce poisson est appelé baarsje ou berslag.
Saba, Antilles néerlandaises, 30 m
25/09/1997
Rédacteur principal : Jean-Michel SUTOUR
Vérificateur : Sylvie DIDIERLAURENT
Responsable régional : Jean-Michel SUTOUR
La page sur Lutjanus apodus sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La page de Lutjanus apodus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN